Journal d'un loser chez Fleuve Noir

 


Au lycée, Greg est transparent. Il ne fait partie ni des sportifs, ni des gothiques, ni des intellos, ni des camés, ni des théâtreux, et encore moins des musicos… Quant aux filles, n’en parlons pas: voila une espèce alien dont il vaut mieux éviter de s’approcher. Bref, Greg vit sa dernière année de lycée comme un soulagement cosmique. Erreur. Sa mère s’apprête à lui faire vivre un cauchemar en lui ordonnant de tenir compagnie à Rachel, une de ses anciennes camarades de classe (moche) atteinte d’une leucémie. Greg et son acolyte Earl, aussi loser que lui, vont se métamorphoser en héros pour redonner le sourire à Rachel.
Auteur: Jesse Andrew
Editeur: Fleuve Noir collection Territoires
Parution: 3 mai


« Journal d’un loser » un roman que l’on adore ou que l’on déteste… Ici pas de milieu. Jesse Andrews ne fait pas de compromis.

Et bien moi… je l’ai littéralement adoré!!!! Ce roman est une tuerie!! Vous pensiez être cynique? Avoir un humour noir? « Journal d’un loser » va vous montrer que vous n’êtes encore qu’un Padawan dans le domaine.

« Journal d’un loser » fait passer beaucoup de messages différents. Les questions et les constats que notre anti-héro pointe du doigt ont tous ,au moins, une fois effleurés votre esprit.
Le roman se compose de trois parties ou thèmes qui se mêlent et s’entremêlent donnant ainsi une unité à l’œuvre. Et même si les dosages diffèrent d’un chapitre à l’autre, ils se télescopent en permanence. « Journal d’un loser » commence « gaiement », vous aurez le sourire aux lèvres à chaque page, puis sans que l’on s’en aperçoive vraiment, on est redevenu sérieux, on n’a plus envie de rire… Le roman devient sombre, amer.
Le premier thème abordé dans le roman est  » la scolarité et les autres ».
Cette partie est d’une justesse impressionnante. L’auteur dépeint les différents « groupes » que l’on peut côtoyer durant sa scolarité. Quand Jesse Andrews tombe dans la caricature, elle n’est jamais grossière ou totalement irréaliste. Elle fait rire, parfois jaune et remplie totalement son rôle de « dénonciatrice ». Cette partie joue sur le décalé et l’humour noir. Fans de Darias, vous allez adorer Greg.
Je nommerai le second thème « Greg et l’amour ». Ces passages sont surement les plus « marrants ». On comprend facilement pourquoi le narrateur se prend pour un loser. Tout comme pour le milieu scolaire, Jesse Andrews décortique minutieusement et avec cynisme les sentiments et les actes foireux ou non de son personnage. Certains passages sont tout simplement anthologiques!
La troisième partie est plus profonde, difficile, émotionnelle,… Pose des questions que l’on préfère souvent éviter de se poser. Doit on avoir un comportement particulier face au cancer? Que doit on ressentir? …
L’auteur a fait un choix audacieux en prenant le contre pied des « bien pensants ». L’humour noir et maladroit de Greg s’exprime pleinement sur ces questionnements. Nous faisant nous rendre compte que nous sommes du côté des « biens pensants » sans réellement chercher à réfléchir sur ce que l’on aurait fait si… Si la personne n’était pas tombée malade par exemple.
Jesse Andrews est un philosophe moderne, poussant le lecteur a remettre en question la pensée de masse mais aussi toutes les petites conventions que nous acceptons sans rien dire. Ses armes… Un stylo, de l’humour noir et un jeune homme pas comme les autres.

Pour conclure, je dirais que « Journal d’un loser » ne connait pas les milieux. Soit on l’aime, soit on le déteste … Je suis curieuse de lire vos réactions.