Rule de Ellen Goodlett chez Bayard

 


Zofi, Ren et Akeylah vivent au royaume de Kolonya. Elles ne se connaissent pas et n'ont rien en commun. Lorsque le roi les convoque, elles s'attendent au pire. Chacune d'entre elles cache un lourd secret qui pourrait porter atteinte à leur vie. Quand le souverain leur révèle qu'elles sont ses seules héritières, le combat est lancé et chacune est bien décidée à prouver qu'elle mérite de régner. Mais quelqu'un à Kolonya connaît leurs secrets, et ne reculera devant rien pour les manipuler et les empêcher de conquérir le trône...


Auteur: Ellen Goodlett

Editeur: Bayard

Parution: 26 août 2020



+ / - Attention, si vous êtes un mordu d’action ce livre n’est pas spécialement fait pour vous. Bien qu’il y en ait un peu, l’action est principalement « psychologique » si je puis dire. « Rule » repose entièrement sur les « erreurs » des 3 filles du roi. C’est à partir d’elles que l’autrice va tisser un jeu de cour. Au programme : chantage, lettres anonymes, intimidation, hallucinations magiques, … C’est un vrai bonheur ! Tel un Sherlock Holmes, le lecteur suit les pistes, essaie de déduire, se trompe ou pas.   Ellen Goodlett nous mène en bateau avec brio. Il faut faire attention à chaque mot. J’adore ! Si vous êtes un fondu de jeu type « vampire la Mascarade » jetez-vous sur ce roman.


+ Si dans un premier temps je dois avouer que je n’avais pas d’atome crochu avec toutes les sœurs, Ren, désolée pour toi. Au fil des pages on apprend à les connaitre et à les aimer. Toutes les trois très différentes, elles sont au final complémentaire. Chose que le lecteur devine bien avant elle.

Ma préférence va à Zofi qui n’a pas froid aux yeux et est entière. Elle vit pour son peuple et son Amour de jeunesse. Toutefois, sa fougue m’a parfois donnée envie de la ceinturer pour lui dire de réfléchir un peu.

Akeylah est une jeune femme passive dans un premier temps. Prisonnière de son passé et de sa famille, elle se sous-estime. J’ai, dès les premières pages, eu de l’empathie pour ce personnage. Je l’ai aimé d’autant plus quand petit à petit elle a pris confiance en elle. Elle se révèlera d’ailleurs être un atout majeur dans la recherche du corbeau. Ellen Goodlett la développe avec piment. La jeune Akeylah est « caliente ». Attention mesdames !

Ren est le personnage avec lequel j’ai eu le plus de mal dans un premier temps. Contrairement à ses sœurs, son secret vient de sa bêtise. Ouais, ok, elle est amoureuse et blablas. Mais cela ne change rien. Elle commet une erreur impardonnable. Toutefois, son empathie envers le peuple est remarquable. Cela l’a fait remonter dans mon estime. Aller, on va dire qu’elle n’est pas si mal que ça. Voir même que je me suis aussi accrochée à elle.


+ Ce qui m’a le plus fasciné dans ce roman est l’univers magique. En soi son fonctionnement est simple, le sang est le vecteur de la magie. On ne peut utiliser que sur soi les « sorts », les utiliser sur les autres est interdit. Cela relève de l’Art vulgaire. Ellen Goodlett, grâce aux mots, nous immerge totalement dans la pratique de l’Art. On vit le moment où le sang se met en branle. On voit à travers les mots le système sanguin et ses modifications. C’est époustouflant. J’ai adoré lire tous ses passages.


+ L’univers de « Rule » est tout aussi intéressant. J'ai aimé la réflexion politique qui en découle. La gestion du pays par "une zone Capitale" qui dénigre le reste du pays. Les zones d'envahisseurs qui par le biais du mariage propose une paix précaire. On peut facilement faire un parallèle entre cet univers et le monde que nous connaissons. Ce qui le rend d'autant plus intéressant. Les injustices, les discriminations, les préjugés, ..., tout y est. Ellen Goodlett nous met face à nous.

+ une fin qui relance toutes les possibilités. Ellen Goodlett n'a pas le droit de nous faire ça !!!!!!!!!!