La duperie de Guenièvre - livre 1 L'ascension de Camelot de Kiersten White chez De Saxus

Une terrible menace pèse sur le jeune Roi Arthur. La seule personne qui peut le protéger est sa femme Guenièvre. Mais elle n'est pas celle que vous croyez...

 

Auteur:  Kiersten White 

Editeur: De Saxus

Parution: 15 avril 2021





---------------------------------------------------------------------------


Très grande amatrice des légendes arthurienne, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman. D’autant plus que De Saxus a eu la merveilleuse idée de le sortir en format relié.

Bref, c’est avec beaucoup d’envie que je me suis plongée dans l’histoire de Guenièvre et je dois avouer que même si ce roman n’est pas un coup de cœur, je l’ai vraiment beaucoup aimé.

L’intrigue principale est originale car dès les premières pages nous comprenons que Guenièvre n’est pas la vraie Guenièvre. Qu’elle est une autre, envoyée par Merlin pour aider Arthur. Mais au fil des pages, l’intrigue évolue et ce que nous pensions être le cœur du roman n’est qu’illusion. A plusieurs reprises, les rebondissements font totalement glisser l’histoire et le rôle de Guenièvre. Je suis allée d’étonnement en étonnement, parfois en râlant car bon sang, ce n’est pas possible de faire ça aux gens, et parfois en souriant car il y avait une véritable bienveillance dans les actes des personnages. Kiersten White m’a sincèrement bluffé et ce, à plusieurs reprises.

Le petit point noir de ce roman est, à mes yeux, la narration un peu lente dans le 1er tiers. Toutefois, cela s’explique par le besoin de « planter le décor » et l’univers. Je dois d’ailleurs avouer que la première description de Camelot est à couper le souffle. J’avais le château devant les yeux, le lac, la sensation de la pierre sous mes mains, … Alors je pardonne à l’auteure d’avoir prit son temps. Ces sensations sont tellement magiques.

L’univers est vraiment très intéressant. J’ai aimé le fait que la magie se compose d’une base classique (qui rappelle les romans du genre) mais soit agrémentée d’éléments originaux. La magie des nœuds que j’ai découverte avec ce roman est douce mais puissante. Elle est principalement défensive et j’ai aimé qu’elle soit principalement féminine. Elle reflète bien le message féministe du roman (mais j’y reviendrai plus tard). J’ai aussi énormément apprécié le fait que Kiersten White mettent en avant une magie en rapport avec la nature, la terre, la Terre. Elle nous rappelle avec subtilité que l’homme n’est qu’un locataire de notre belle planète et qu’il faut en prendre soin si on ne souhaite pas qu’elle se rebelle contre nous.

Guenièvre et Arthur sont au centre du récit, du moins dans un premier temps, car rapidement on se rend compte que derrière tout acte, décision, évènement, il y a Merlin. Il n’est pas là physiquement mais on comprend qu’il tire encore et toujours les ficelles. On lui en veut, parfois, on le comprend, par moment, mais on ne peut définir le futur qu’il souhaite. Lui qui connait l’avenir semble jouer une partie d’échec en aveugle.

Si dans un premier temps le personnage de Guenièvre m’agaçait prodigieusement. Elle voulait trop en faire… Au fil des pages nous apprenons à la connaitre. Nous découvrons une jeune femme forte et fragile (à la fois – voilà ça s’est fait pour les fans de Jean Jacque Goldman) qui doute mais malgré tout se lance à corps perdu dans ses missions. Guenièvre est entière et fidèle à ses convictions. Elle force le respect. Alors que parfois l’on tombe amoureux d’un personnage au premier regard, ici c’est en découvrant la jeune femme que l’on apprend à l’aimer.

Arthur n’est pas forcement présent, toutefois, les apparitions du personnage sont belles. Il est droit et loyal, son peuple passe avant tout. Et même si parfois j’aurai aimé qu’il pense un peu plus à lui, je dois avouer qu’il m’a séduite (par contre c’est normal que malgré la description je l’imagine avec le visage d’Alexandre Astier et que je fonde complètement à chacune de ses apparitions ???). J’ai énormément apprécié que Kiersten White nous dévoile une infime partie du passé d’Arthur. On y comprend ses fêlures, ses doutes. Cela le rend humain, à portée de main, on a envie de le rassurer, le prendre dans nos bras, … (surtout si c’est Alexandre Astier – Ok j’arrête).

Les personnages secondaires font partie intégrante de l’histoire. Ils y ont tous une importance. Kiersten White développe suffisamment ceux qui ont un rôle important à jouer afin que nous nous attachions à eux. C’est très intelligent de sa part. ça a terriblement bien marché sur moi…

Plus haut, je vous parlais du féminisme qui fait parti des sujets abordés par le roman. Si parfois l’auteure fait de la propagande égalité homme-femme (attention pas supériorité mais bien égalité) sans aucune finesse, elle sait aussi le faire avec. Son discours est simple, toutes les femmes sont différentes mais ont autant à apporter les unes que les autres. Les femmes ne sont pas que gentillesse et soumission, elles sont aussi fortes et force de décision. Elles peuvent être l’égale de l’homme et ce même si elles n’ont pas la même force physique, elles compensent par d’autres compétences. La femme est plurielle et complexe. Elles peuvent aussi être sans pitié. Kiersten White met en scène un panel de femmes très différentes les unes des autres et cela est une des richesses de ce roman.

Je crois que j’ai fait le tour des choses dont je voulais vous parler. Je pense que je pourrai vous en dire encore plus mais je spoilerai le roman et ce n’est pas mon style. Je m’arrête donc là.

J’ai hâte de découvrir le second tome de la saga. Hâte de voir où nous emmènera l’auteure. Si vous aimez les romans de magie, arthuriens ou tout simplement étonnant foncez « La duperie de Guenièvre » ne vous décevra pas.