KAAMELOTT Volet 1


Il y a des films vous les attendez depuis 1 ans... Puis d'autres depuis 10 ans. Vous développez une patience que vous ne vous connaissiez pas. Mais vous savez pourquoi vous le faites, enfin pour qui. ALEXANDRE!!!!!!!!! JE T'ADORE!!!!!!!!!! VEUX TU M’ÉPOUSER?????!!!!!! Euh non je vais trop loin là... 

C'est avec une énorme impatience que j'attendais ce 1er volet. Dès que les places des avants premières ont été mises en vente, j'ai rafraichi toutes les 2 minutes le site des tickets du Palace d’Épernay pour être sur d'avoir ma place. Toutefois, deux sentiments se mêlaient en moi: la joie et l'inquiétude. Faire un film de 2 heures n'est pas du tout le même travail que faire des formats courts ou semi courts... Je ne doutais pas des capacités d'Alexandre Astier mais j'étais inquiète qu'il ne trouve pas le bon tempo.


Par contre, à aucun moment je ne me suis dit qu'il allait faire du fan service histoire de faire plaisir à tout le monde. Et j'avais raison. Soit Perceval et son complice sont très présents avec de nouvelles formules cultes, toutefois, Alexandre Astier n'en fait pas trop. Dans ce film, il y met ses émotions, ses tripes et ses valeurs. Et ça, ça vaut tout l'or du monde. 

L'histoire reprend 10 ans après le dernier épisode de la série. Arthur est loin du royaume de Logres et vit une vie simple, mais surement difficile d'esclave. 

Lancelot est roi. Arthur lui a donné les pleins pouvoirs. Le royaume est exsangue. La population se meurt sous les taxes. Kaamelott n'a plus aucune protection contre les envahisseurs. Les différents chevaliers de la Table ronde sont retournés sur leurs terres, espérant mettre en place chacun de leur côté une résistance ou tout simplement abandonner la bataille. D'autres sont restés auprès de Lancelot afin d'essayer de récupérer quelques miettes du pouvoir. Lancelot ne gère pas ses terres, il ne pense qu'à une chose, retrouver Arthur et achever le travail qu'il n'a pas réussi à faire il y a 10 ans. Le personnage est pathétique mais étrangement, à aucun moment je n'ai eu de pitié pour lui. Son arrogance et sa posture me l'ont rendu totalement antipathique. Son costume d'ailleurs représente parfaitement la rigidité du personnage et son manque d'ouverture.

Par diverses intrigues, Arthur se retrouve sur les terres du royaume de Logres. Son pays, son peuple, ses terres font encore écho en lui. Et bien qu'il dise encore et encore qu'il n'est plus roi et qu'il ne souhaite pas le redevenir, son cœur et les autres vont le guider vers son destin. Celui qu'il a fui. Parmi les autres il y a le Duc d'Aquitaine (Alain Chabat) qui, avec doigté et intelligence, lui montre la voie. Humour oui, mais pas que... La marche dans les bois d'Arthur et du Duc est une scène que j'ai vraiment adoré car elle allie parfaitement ce qui rend grandiose Kaamelott: l'humour et l'émotion/l'âme. 

Je vu un certain nombre de critiques sur les flashback, ils seraient inutiles ou "pas intéressants". Je sais que les deux dernières saisons n'ont pas été appréciées par tout le monde. Et ces retours dans l'enfance d'Arthur sont dans cette veine. Personnellement je les trouve essentiels car ils expliquent pourquoi Arthur ne tue pas, pourquoi il trouvera toujours un châtiment différent que la mort. Il sait ce qu'est de prendre une vie. Il connait les sensations que l'on a après l'avoir fait. Et ce même si la personne méritait de mourir. Arthur ne veut pas revivre ça. Il ne souhaite pas faire justice ainsi. Le meurtre n'est pas une solution envisageable pour lui. Ces flashback permettent aussi de voir que dès son enfance, Arthur est une personne passionnée. Qu'il est prêt à tout pour les gens qu'il aime, que pour une femme il irait jusqu'à déplacer des montagnes. On comprend que dès son plus jeune âge l'injustice et le mépris des plus faible le dégoûtent. Ces scènes nous font comprendre encore un peu plus qui est Arthur. Et à mes yeux, ce n'est que du bonheur. J'aime profondément ce personnage. Ces flashback ne me font l'aimer que d'autant plus. Il représente l'humanisme, valeur essentielle à mes yeux mais qui pourtant manque cruellement dans notre monde actuel.

Parlons un peu du rythme. Comme je l'ai dit en introduction, j'avais peur qu'Alexandre Astier ne trouve pas le juste équilibre entre les scènes drôles et les scènes plus sombres ou chargées d'émotions, bref entre les premières saisons et les dernières. Et bien, à mes yeux, le réalisateur/scénariste a réussi avec brio ce défi. Le rythme est soutenu, il n'y a pas de temps de pause. On passe du rire à la boule dans la gorge sans saccade. Tout coule de source... Le seul bémol sur ce point sera pour moi la mini longueur de la scène du jeu de Perceval.

Abordons maintenant les personnages et les costumes car on ne peut distinguer l'un de l'autre tellement ils s'imbriquent. J'ai déjà parlé plus haut de Lancelot, je ne reviendrais donc pas sur le sujet. Arthur, qui dans un premier temps à un costume simple d'esclave, va rapidement revêtir d'anciens vêtements ayant appartenu à son père. Ils sont noirs, totalement noir. Ils sont pratiques et fonctionnels. Ils ne sont pas sans rappeler ceux d'un assassin, mais aussi ceux des seigneurs Sith. J'ai trouve le choix esthétique et reflétant parfaitement l'état d'esprit sombre d'Arthur mais aussi la dualité qui se joue en lui. J'ai aussi la symbolique derrière. Arthur qui déteste son père et ce qu'il était se retrouve dans "sa peau". Affaire à creuser.

En parallèle, Alexandre Astier a vêtu Guenièvre de blanc. On comprend l'importance de ce choix dans une scène où on peut les voir tout les deux côte à côte, debout. Ils sont le ying et le yang. Ils sont complémentaire. Guenièvre n'est plus la "cruche" que l'on pouvait voir ou croire. Elle est devenue forte, elle s'impose (un peu), se rebelle. Elle prend son destin en main tout en restant une femme amoureuse et fleur bleue. La scène de la tour.... Mon cœur a fondu.

Les costumes des autres personnages sont tout aussi réfléchi. Le père Blaise renvoi aux sectes, Sting a le charisme d'un chef de guerre, ... 

Tiens, parlant de Sting, le chanteur est juste parfait dans son rôle, il est charismatique, énigmatique, intelligent, stratège, ... J'ai totalement été bluffée. Quel bonheur. Je voudrais aussi donner une mention spéciale à un autre acteur, Guillaume Galienne. Je ne l'aime pas vraiment de base. Je le trouve pédant et élitiste. Je me trompe peut être mais voila, c'est l'image qu'il me renvoyait. Et bien là, je l'ai trouvé parfait dans son rôle. Il est mielleux comme il faut, dur aussi. Le jeu est juste. Peut être que la direction des acteurs y est pour quelque chose...

Le casting est pour moi vraiment parfait. Je ne vois aucune fausse note. (et cela ne me dérange pas qu'Alexandre Astier fasse jouer ses enfants ;) ). 

Je vais m'arrêter là car je pourrais vous écrire encore des lignes et des lignes sur ce film. Disserter sur la fin, vous questionner sur la scène du générique, parler des décors sublimes et détaillés, des effets spéciaux (pas toujours heureux), des blagues de notre duo préféré, de la musique (qui est l'un des gros point fort du film, elle est sublime et sublime les propos avec justesse), ... Mais non, je m'arrête là.

Pour conclure je dirais que Kaamelott est un film sincère, drôle et sensible. On sent qu'Alexandre Astier y a mit tout son cœur mais aussi toute son âme et ses convictions. Il offre aux fans de la série un premier opus à la hauteur de leur attente, en tout cas de mes attentes. J'ai adore ce moment de cinéma. Juste un mot pour vous Monsieur Astier: "MERCI".