Je dois avouer que j’ai mis cette série un peu au hasard. Je me baladais, comme trop souvent, sur mon Netflix, quand l’image de présentation de « Young Royals » a retenu mon attention. Après une rapide lecture du résumé, je me suis dis « pourquoi pas ». Je venais de terminer « Elite » et j’avais besoin de quelque chose d’un peu plus « consistant ». (cf. ma chronique sur Elite).
Dès le 1er épisode j’ai su que j’allais totalement craquer pour « Young Royals ». J’ai d’ailleurs enchaîné les 3 premiers alors que j’avais pas mal de chose à faire (honte sur moi, hummmm dans ces cas-là, c’est bon la honte). Bref j’ai découvert une histoire romancée de la famille royale de Suède ou amour et drame s’entrelacent (pour ceux qui ne savent pas il y a effectivement encore à l’heure actuelle une famille royale en Suède. Pour en savoir plus je vous invite à aller sur Google ou à demander à mes deux auteurs préférés Thomas A. et Sébastien B. ).
L’histoire commence simplement ; elle fait d’ailleurs penser aux déboires adolescents de William (ex prince du Royaume Uni). Le jeune Wilhelm, héritier en second du trône, se retrouve au cœur d’un « bad buzz ». Durant une soirée, il se bat. Dans la seconde, cette bagarre se retrouve sur le net. Chose inacceptable pour un prince. La famille royale décide donc de transférer Wilhelm dans une école privée très très très sélective où son frère (le futur roi) a lui aussi étudié. Wilhem ne s’y sent pas à sa place. C’est un jeune homme simple et discret (la plupart du temps). Il ne souhaite plus faire de tord à la couronne alors il se plie à tout ce qu’on lui demande. Il en souffre, être quelqu’un qu’il n’est pas est insupportable. Au sein de l’école, il est le centre de toutes les attentions et plus particulièrement celle de son cousin August (en mal de reconnaissance) et de Felice (besoin d’amour et poussé par ses parents à devenir une reine). Contre toute attente, Wilhem va se rapprocher de Simon, fils d’une famille de classe moyenne, plutôt dans la partie basse de la classe. Rapidement une forte attirance va naitre entre les deux jeunes hommes. Mais peut-on faire partie de la famille royale et être homosexuel ? Wilhem est-il homosexuel ?
Pour Simon, la question ne se pose pas. Il sait et ne cache pas son orientation sexuelle. Quand il aime, il le montre. Mais attention, tout en pudeur. Et c’est ça qui fait la force de cette série ! La relation entre Wilhem et Simon est filmée de manière intimiste et douce. Pas de scène de sexe pour le sexe. Rien n’est gratuit dans « Young Royals ». Non, ici tout est justifié. Tout est bien fait. C’est beau, c’est tendre, ça redonne foi en l’amour.
La romance entre les deux jeunes hommes est magique, torturée, complexe et semée d’embuches. Elle nous envoute. On prend parti. On s’investit auprès d’eux. Je vous promets que lorsque vous aurez fait leur connaissance, vous vous attacherez à eux comme il est rare de le faire avec des personnages de fiction. Une réelle empathie se crée.
Si Simon et Wilhem m’ont totalement conquise, ce n’est pas le cas d’August. Je dois avouer qu’à de nombreuses reprises j’ai eu envie de le tuer, de manière lente et très douloureuse. Ce personnage est détestable, même si on « peut » comprendre ses angoisses. Il est impardonnable sur la totalité de ses faits et gestes. Qu’on lui coupe la tête !
Si dans un premier temps le personnage de Felice ne me plaisait pas beaucoup, j’ai appris à l’aimer. C’est en découvrant petit à petit l’histoire de la jeune femme et ce qu’elle a au fond d’elle que l’on se rapproche d’elle. Felice a un cœur bienveillant. J’ai terminé la saison en espérant l’avoir comme meilleure amie.
J’ai trouvé tout particulièrement intéressant le personnage de Sara. La jeune fille a des troubles de l’attention dues à la maladie (Asperger). Elle a aussi parmi ses troubles une absence de filtre. Elle dit ce qu’elle pense et ce qui est vrai. Elle ne se rend pas compte dans un premier temps lorsqu’elle dévoile une chose importante mais qui va causer du tord à quelqu’un. Le personnage de Sara est traité sans embellissement. La jeune fille est ainsi, point. J’aime ce parti prit car il permet de voir la complexité de la maladie mais aussi d’aller au-delà des apparences. D’ailleurs vers la fin de la saison, Sara prend des décisions étonnantes, ou pas, qui vont être très intéressantes à suivre si une saison 2 voit le jour (NETFLIX VOUS N’AVEZ PAS LE CHOIX SINON JE FAIS UNE GREVE DE LA FAIM).
« Young Royals » est une galerie de portraits éclectiques tous aussi passionnants les uns que les autres. Cette diversité représente bien le monde qui nous entoure bien que l’action se passe principalement dans une école huppée. On peut tout à fait trouver sa place dans cet univers que l’on soit un ado, un adulte, avec ou sans argent, de lignée de prestige, de mélange ou juste nous, avec nos singularités. A noter que le réalisateur a pris le parti de ne pas effacer les imperfections physiques des personnages. Wilhem a de l’acné, Felice est ronde, August est c** (à non ça ce n’est pas physique). On est loin des représentations parfaites qui font complexer. MERCI MERCI MERCI !
Le jeu des acteurs est parfait. Ils incarnent totalement leurs personnages. C’est bluffant. La prestation est de qualité. Pas de fausse note.
Le dernier point que j’aborderai est l’image et la bande son. Cette dernière est génialissime, elle colle à chaque moment, aucune fausse note. Je retrouve un peu (en mieux) l’organisation sonore que l’on a dans la série « Skins ». Une ritournelle entêtante, signature de la série. J’adore !
Pour ce qui est de l’image son traitement est fin et magnifie l’histoire et les prises photos. On voit que l’on a à faire à une équipe scandinave. On retrouve une dominante de bleu, de couleurs froides, même les jaunes et oranges sont froids d’une certaine manière. Ce traitement, en plus d’être esthétique, donne encore plus de profondeur à la série.
Dans « Young Royals » rien n’est laissé au hasard. Les lumières et les couleurs, le son, les personnages, les physiques, les décors, les dialogues, les scènes de sexe, l’intrigue, …, tout est parfaitement à sa place. Cela permet à la série de mettre en avant des questions de fond sans tomber dans l’absurde ou le cliché. Si vous et moi ne nous demandons pas, pour nous même, si « être homosexuel n’est pas compatible avec le statut de roi », il est intéressant de transposer cette question à d’autres champs de réflexion. Je me suis aussi questionnée sur le rapport à l’homosexualité suivant la classe sociale. Ici, on se rend bien compte que l’aristocratie à quelques difficultés avec cette orientation sexuelle. Du moins, pour son élite. Et les autres ? Il est aussi question de la fidélité, pas celle en amour non, la fidélité à ses convictions, à qui l’on est. La question du devoir aussi est abordée. Je vais m’arrêter là, mais « Young Royals » soulève un grand nombre de questionnements vraiment intéressants et d’actualité. La famille royale ne sert que de prétexte pour parler de d’actualité et d’histoires universelles.