Wonder Boy


Dès que j’ai vu la bande annonce il y a 1 an, j’ai su qu’il fallait que je voie ce documentaire. Outre le fait que je suis assistante sociale et que je travaille régulièrement à la maternité, j’aime énormément Olivier Rousteing. Son travail coloré aux formes improbables, son sourire (même quand il est crispé), son Instagram, … Bref je voulais voir ce documentaire pour 1001 raisons. 
 

Olivier Rousteing est terriblement touchant, durant 1h30 on peut lire sur son visage le doute, l’espoir, la peur, l’envie, … Il est très expressif ce qui rend le décryptage de son expérience plus simple. Le reporteur n’a pas besoin de lui poser d’innombrables questions pour que nous puissions comprendre ce qui l’habite. Cela rend fluide le reportage mais surtout intimiste. Rien n’est forcé, pas de pression de la part du réalisateur.

Olivier Rousteing est naïf. Enfin non, pas plus que beaucoup de gens. Mais travaillant dans le social, certaines choses ne « m’étonnent » plus. Attention elles me touchent ou me révoltent toujours mais je ne suis pas étonnée. Je trouve son regard sur le monde de la naissance et de l’Amour vraiment beau. Pour autant, Olivier Rousteing parle de ses relations ou absence de relation avec beaucoup de tendresse. Il est drôle et en même temps à nouveau touchant lorsqu’il parle de l’application de rencontre ou du jeune homme à la salle de sport. Le réalisateur a réussi avec brio à nous faire comprendre que le styliste, malgré tout son entourage, est parfois terriblement seul.

La famille d’Olivier Rousteing tient une place importante dans le documentaire. Ils sont discrets mais leur présence montre à quel point ils aiment leur fils et à quel point leur fils les aime. Ils le laissent faire ses recherches, sans rien dire. Juste en étant là, à côté de lui si besoin. C’est vraiment beau cet Amour inconditionnel.

Ce documentaire montre très bien la différence entre le temps « humain » (celui de vous et moi) et le temps « administratif ». Et encore, je pense que le temps est réduit ici, dans le documentaire. Ce type de recherches est long et comme l’explique l’Assistante Sociale, à chaque étape il faut l’aval du parent ayant accouché dans le secret. Les aller/retour entre les différents protagonistes et les Services de l’Enfance prennent du temps. Surtout que les services ne travaillent pas que sur un dossier en même temps. J’ai aimé que soit mis en avant, j’ai aimé que l’on explique en grande partie les démarches et les moments clés de ces recherches.

Énormément de moment sont touchants dans le documentaire ; l’un de ceux qui m’a le plus touché est le premier vrai entretien avec le Service de l’Enfance. Olivier Rousteing découvre les premiers éléments sur ses parents biologiques. C’est beau et ça fait mal en même temps car on peut voir que de nombreuses questions se précipitent dans la tête du jeune homme.

Ce documentaire, en plus d’être pédagogique et intimiste, est aussi un questionnement sur le soi. « Qui suis-je ? », « Savoir d’où je viens fait-il de moi qui je suis ? », « Savoir d’où je viens va-t-il me changer ? », « Que m’ont laissé mes parents biologiques ? », « Mes parents adoptifs sont-ils mes parents ? ». Si le documentaire ne répond pas clairement à toutes ses questions (et c’est normal car les réponses sont propres à chacun), il donne des pistes de réflexions et remet en perspective nos certitudes.

Je terminerai ce papier (numérique) par un mot à Olivier Rousteing (si il passe par là). Merci d’avoir permis de faire naitre ce documentaire, il est d’utilité publique. Félicitation pour votre choix final, difficile mais tellement humain. Merci d’être vous, simple, vrai, aimant. Merci d’avoir offert au public vos mots en lisant la lettre que vous avez écrite pour votre mère. Ce moment est juste beau.

 

Ps : mention spéciale pour la phrase culte du documentaire. Olivier Rousteing parle à son chauffeur (qui est aussi son confident) : « dis-moi sur ton contrat de chauffeur c’est aussi écrit que tu es mon psy ? »