Carrousel Funeste de Fenriss

Vos héros ne sont pas morts !
Ils poursuivent leurs aventures en Agartha, un monde perdu entre rêve et imaginaire. Mais une terrible menace plane sur eux, un danger qui pourrait même affecter l’Ordinaire, le monde dans lequel nous vivons. C’est ainsi que le commissaire Franco et l’inspecteur Markez, mais aussi l’insouciant Samuel et la rebelle Esperanza, se retrouvent emportés dans une enquête qui les dépasse. Une affaire dont seul le Baron Lupin, Seigneur de la Cour des Miracles, semble percevoir les désastreuses implications. Le carrousel funeste est en branle, qui échappera à la terrible morsure de l’hiver ?

Auteur: Fenriss

Editeur: Midgard

Parution: 22 avril 2021

 

 


 

Je dois avouer que j’avais peur de me lancer dans cette saga car je connais Fenriss (il m’a fait pleins de misères en Grandeur Nature (JDR)) et je ne voulais pas être déçue. J’écris mes chroniques avec franchise et si j’avais été déçue cela aurait été compliqué à publier car Fenriss est une personne que j’estime beaucoup. Mais bon, à un moment il faut se lancer.

J’ai donc ouvert « Caroussel Funeste : tome 1 » en essayant de faire abstraction de tout.  Dans un premier temps j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman, mais quand cela a été le cas, je me suis éclatée.

Ce roman souffre du même problème qu’énormément de premier tome de saga : un univers est tellement riche qu’il faut beaucoup de pages pour le mettre en place. Fenriss est ambitieux, il nous offre un grand nombre de personnages auxquels il s’attache à donner vie. Et pour leur donner vie, il faut qu’on les voie évoluer. Ce qui requière beaucoup de chapitres. C’est casse gueule. Il faut oser. Le pari est réussi. Cette très longue introduction est à mes yeux essentielle, car elle nous permet d’avoir une vision globale (et partielle en même temps car je pense que de nombreux secrets se cachent encore dans les tomes suivants) de l’univers. Il faut un certain temps pour faire la différence entre le monde « ordinaire » et celui des créatures paranormales. Il faut un certain temps pour comprendre qui est qui, qui est « ami » avec qui, quels sont les enjeux derrière les évènements des premiers chapitres. Les enjeux pour les humains, mais surtout pour les « autres ». Ici tout est une question de contrôle de la trajectoire des dominos. Il faut que les maitres du jeu soient précis, sinon tout peut basculer. C’est palpitant, quel que soit le « groupe » que l’on soutient.

Ceux qui me connaissent un peu savent que je suis friande des romans où il y a un jeu de cour. Faire un sourire au roi puis le poignarder dans le dos, j’adore. Bon en plus subtil bien entendu. Dans « Caroussel Funeste » il n’y a pas qu’une seule cour (ou l’équivalent). On se retrouve donc sur un échiquier multidimensionnel (comme celui de Sheldon dans Big Bang Theory). Il faut donc penser plusieurs coups en avance et sur plusieurs tableaux si on veut faire aller le navire dans notre direction. Cela rend le roman encore plus palpitant car on se met à la place de chaque protagoniste. On calcule chaque trajectoire. On fulmine après tel ou tel individu car il ne va pas là où on aimerait. Les rebondissements sont nombreux. On est déstabilisé. J’adore !

L’intrigue de ce premier tome est simple. Si on ne regarde que la ligne directrice et pas ses ramifications. Une soirée tourne au massacre. Une drogue semble être à l’origine de ce bain de sang. Trafic, milieu de la nuit, ripoux, enquête, … C’est cette simplicité qui rend encore plus folle tout ce qui va autour d’elle. Lorsque l’on comprend comment placer chaque pièce du puzzle. Tout devient clair. Et l’histoire est juste bluffante.

Les personnages sont légions (petit clin d’œil normalement Fenriss sait pourquoi ce mot est un clin d’œil) et très variés. Pas deux ne se ressemblent. On sent que l’auteur a donné une attention particulière à les façonner. Rien ne semble laisser au hasard. C’est comme si un roman pouvait être écrit sur chaque personnage, leur vie est déjà écrite de A à Z. Titi par exemple est l’un des personnages les plus présent. Lorsqu’il apparait on sent qu’il agit en fonction de ses traits de caractères. Tout est logique.

Un des coups de maitre de Fenriss est d’utiliser des personnages populaires. Quel bonheur de découvrir des noms qui raisonnent en moi. Mon imaginaire fonctionnait à 200%. L’homme au masque de fer est impitoyable, j’aime ce personnage fort et qui semble manipulateur et sans cœur. Lupin est humaniste et veut aller vers un monde plus égalitaire. Titi est terriblement attachant. Ce jeune homme que l’on s’imagine comme un adolescent est loin d’avoir l’âge de son apparence. Pourtant sa fougue pourrait nous faire croire le contraire… Les femmes ne sont pas en reste, Fenriss ne nous propose pas des princesses à sauver mais des femmes fortes, de pouvoir, déterminées. Même Esperenza qui est humaine a un instinct de survie au-delà de ce que l’on pourrait imaginer pour une jeune fille de son âge. Quel bonheur.

 

La fin de ce premier tome me laisse à penser que nous laissons derrière nous la partie « mise en place » pour aller dans le vif du sujet. Tout va s’intensifier. Les dés sont jetés mais peut être pipés… J’ai hâte de voir où l’auteur nous emmène. J’espère un univers encore plus sombre… Plus fou. Je sais qu’il en est largement capable.