Lorsqu'il rencontre Kaléa, il sent qu'il pourra lui procurer l'aide dont elle a besoin: le cœur brisé, la jeune femme refuse farouchement de se laisser bercer par ses beaux mots et sa voix envoûtante. La faire de nouveau aimer devient un défi personnel qu'Éros est prêt à relever. Peu importe le prix.
Mais si, avant de vouloir guérir le cœur des autres, Éros devait avant tout apaiser le sien ?
Auteur: Eugenie Dielens
Editeur: Hugo Poche
Parution: 10 novembre 2021
Parfois, les romans arrivent entre nos mains à la suite d'une pulsion. C'est le cas pour "Gods of love". Je vous explique. Je suis dans la file d'attente de au festival New Romance 2021 (à Reims), pour faire dédicacer mon roman. Derrière moi, deux jeunes femmes parlent d'Eugenie Dielens. Elles sont heureuses que l'auteure est du monde à son stand de dédicaces. Au vue de leur enthousiasme, je me retourne pour regarder le stand, puis vers elles. Je leur demande si le roman est bien. Ce qu'elles en pensent. Elles m'expliquent, avec franchise, qu'elles ne l'ont pas encore lu mais qu'elles l'ont acheter ce matin à la librairie (de folie) du festival. Elles me tendent le livre pour que je puisse lire le résumé, et là, je craque.
Ma dédicace avec
Eugenie Dielens a introduit ses protagonistes, leur histoire et la romance dans son roman: tout en douceur... L'auteure prend le temps de nous décrire les personnages, qui ils sont, comment ils réfléchissent, leur passé. C'est vraiment agréable car petit à petit on se sent plus proche d'eux. Une véritable empathie se crée. Leurs douleurs, leurs doutes et leurs bonheurs vibrent en nous. Tout cela se fait naturellement. Comme si notre rencontre avec eux était une évidence.
Eugenie Dielens nous donne à réfléchir sur un certain nombre de sujets qui nous parlent à tous.
Eugenie Dielens nous parle ensuite de la mère. On voit peu Aphrodite dans le roman, toutefois, elle y joue un rôle essentiel. Ici, elle n'est pas que la déesse de la beauté, de l'Amour ou de la séduction, elle est aussi une représentation de la Mère. Elle est compréhensive, encourageante même si elle a peur, ouverte au dialogue et souhaite faire passer le bonheur de ses enfants avant tout. C'est une représentation idyllique mais inspirante. Être mère est un défi au quotidien. On n'est pas parfaite. On est humaine. On a l'impression d'être dans l'erreur car il n'existe pas de guide universel pour "bien" élever son enfant. Lire les superbes passages avec Aphrodite font du bien car ils nous rappelle que nous avons le droit d'avoir peur et quelles femmes formidables nous sommes si nous ne faisons "que" faire passer le bonheur de nos enfants avant tout.
Eugenie Dielens nous livre des réflexions positives et idylliques des relations familiales. Ce qui est bien. Toutefois, il existe ici un réel décalage avec ce que peut être la réalité. Mon travail biaise surement ma vision des choses (je suis Assistante Sociale) car je rencontre beaucoup de famille où le lien mère/enfant n'a pas été fait, où la cellule familiale est "déconnante". Mais vous savez quoi, au final, cette fraicheur m'a fait du bien. Ce n'est pas parce que le monde est gris qu'il ne faut que des livres gris. Merci Eugenie Dielens!
Eugenie Dielens a amené le sujet et les moments de réflexion d’Éros. Bien que cela ralentisse le rythme du roman, ils sont pour moi essentiels car ils livrent avec franchise la torture mentale que vit le personnage. Et ce que je trouve dingue, c'est que l'on vibre au fil des réflexions. On comprend les dilemmes d’Éros. Et au final, même si on sait quelle fin on souhaite, on se demande quelle solution nous aurions prise. Personnellement, ce roman m'a beaucoup fait réfléchir sur moi même et ma vision du couple, de l'Amour. Car au fil des ans, parfois, on perd un peu de la magie et de la fougue que l'on a au début de notre vie à deux. Et LIFE SPOILER: il ne faut surtout pas!
Eugenie Dielens est une auteure courageuse. La mythologie est un sujet complexe, comprenant de nombreux personnages aux noms différents suivant les cultures. Il est facile de s'attirer les foudres (jeu de mots, Zeus etc... non??? bah je le trouvais bien moi) des passionnés de culture mythologique. De plus, tout ceci étant basé sur des mythes, rien n'est vraiment gravé dans le marbre (nouveau jeu de mots, marbre/statues/antiquité/dieux... non??? toujours pas?). On devrait donc pouvoir facilement prendre des libertés. Mais... Ce n'est pas réellement le cas. Regardez par exemple les lynchages puérils autour des mythes vampiriques... Bref, c'est donc courageux de baser son univers sur la mythologie. Ça l'est encore plus de dénoncer les représentations "universelles". C'est avec humour qu'Eugenie Dielens fait sourire Éros devant la représentation de ces frères et lui-même. L'auteure nous montre que les mythes peuvent être ce que l'on souhaite tout en gardant le cœur de ce qu'ils sont.
Je terminerais ma chronique en vous parlant de la plume d'Eugenie Dielens. Fluide et agréable, l'auteure nous emmène dans son monde avec douceur. D'ailleurs je pense que le mot qui résume le mieux ce roman est DOUCEUR. "Gods of love" est un roman qui irradie la bienveillance, qui donne de l'espoir et envie de se battre pour de belles causes. Voici un roman que je vous recommande, si vous avez besoin d'une petite bulle d'air frais dans votre quotidien.