Comment Joana Mancini a-t-elle pu être déclarée morte et enterrée des années plus tôt alors qu'elle se tient face à lui ? Et comment peut-elle être aussi irrésistiblement insupportable ?
Joana est bien vivante. Plus que ça, même. Elle est la reine des abeilles, cette instagrammeuse star, qui enchaîne placements de produits et soirées VIP, coupes de champagne et toasts au caviar. Si son sourire est toujours intact face à l'objectif, en off, la réalité est moins reluisante. Joana fuit : son passé, les problèmes, l'amour...
Auteur: Alexia Gaïa
Editeur: Hugo Roman - New Romance
Parution: 04 novembre 2021
SPOILER : Ce roman est une tuerie ! Il est un condensé de tout ce que j’aime dans la romance.
J’avoue, j’avais un peu peur en commençant « Queen Bee » d’avoir un blocage avec le personnage de Joana. Les influenceurs mode, beauté, lifestyle etc… Ce n’est pas trop mon truc. Surtout ceux qui sont énormément médiatisés. Ils mettent en avant un monde superficiel, c’est toxique. Ils laissent à penser que l’on peut gagner de l’argent facilement en ne faisant rien, que tel ou tel critère est celui de la beauté absolue. Bref, ils filent des complexes à tous et des idées stupides/hors sol. Bref, je ne vais pas m’étaler sur le sujet car ce n’est pas celui de cette chronique. Let’s Go QUEEN BEE !!!!
« Queen Bee » est un déclencheur d’émotions. Je pense que je suis passée par toutes celles possibles et imaginables durant ma lecture.
J’ai ri (beaucoup). Les dialogues sont des petits bijoux. Les monologues intérieurs sont pertinents et tombent toujours au bon moment. Ils sont un des atouts du roman. Les situations cocasses sont multiples et les dérapages nombreux. Pour mon plus grand bonheur. Entrelacé à cela, des passages plus profonds, qui font parfois mal. Alexia Gaïa jongle parfaitement entre les moments fun voir hilarants et ceux plus sombres, lourds. Il y a un équilibre parfait entre les deux, c’est ce qui rend, à mes yeux, ce roman si intense.
J’ai pleuré. Certains chapitres vous prennent aux tripes. J’avais envie de hurler. J’avais envie de protéger. J’avais envie… C’est en sentant ma première larme couler sur ma joue que j’ai su que « Queen Bee » s’était immiscé au plus profond de mon cœur.
J’ai eu des papillons dans le ventre et des frissons de plaisir. Nos deux héros vont à leur rythme. Il n’y a pas de précipitation, du fait de leur passé mais aussi de leur caractère. Ce roman est une ode au respect. La question du consentement est abordée en filigrane mais on comprend clairement qu’Alexia Gaïa nous dit qu’il est essentiel. Parfois Joana les compare à des ados qui découvrent l’Amour, je suis totalement d’accord avec sa vision des choses, car ici on accompagne deux adultes qui ont besoin de découvrir ce qu’est l’Amour avec un grand A. Celui qui peut blesser mais fait toujours se relever. « Queen Bee » déborde de tendresse et …. Pffff qu’est-ce que ça fait du bien.
La plume d’Alexia Gaïa est fluide et addictive. On tourne les pages sans s’en rendre compte. Lorsque l’on termine un chapitre on ne peut que se dire aller… encore un et je me couche (non je n’ai pas des cernes de panda parce que toute la semaine je me suis couchée bien trop tard à cause de ce roman).
Mention spéciale pour les scènes de sexe qui sont traitées avec une imagination débordante. Attention je ne parle pas de ce que font les personnages mais comment l’auteur à retranscrit ces moments intimes. Filer une métaphore tout au long du roman est une idée merveilleuse. C’est poétique et doux. Ça fait du bien. Mais je vous rassure, on a malgré tout les joues qui rougissent de « ohh c’est coquin ça ».
Joana est « Queen Bee », mais pas que. Son histoire est une quête initiatique. Elle va découvrir qui elle est, qui elle n’est pas, ce qu’elle aime ou pas. Son guide sera Henri, et elle sera le sien… (rien qu’en écrivant cette phrase je fonds tellement l’histoire c’est beau).
Joana est dynamique, combative et solaire. Par contre elle ne sait pas gérer son argent (je vais pas la critiquer là-dessus ^^ ‘ ). Mais son plus gros défaut est d’avoir fuit et de ne pas avoir fait le premier pas pour revenir vers son père. L’histoire de Joana nous fait comprend (où nous rappelle) à quel point il est important de clarifier et de dire certaines choses aux gens qui nous entourent avant qu’il ne soit trop tard. Une fois la personne décédée, il ne reste que les « et si » et les regrets. Je trouve cette « morale » vraiment importante. Alexia Gaia réussi à l’amener avec intelligence, elle ne dit pas ce que l’on doit penser mais nous amène en douceur à y réfléchir. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle traite tous les sujets délicats du roman.
Joana c’est aussi Queen Bee. Ce personnage qu’elle s’est créée pour supporter la vie et aller de l’avant. Ce qui est amusant c’est qu’elle s’autoréférence à elle : « Queen Bee aurait dit ça ». Et c’est génial. Joana a conscience qu’elle porte un masque même si elle fait l’ignorante. C’est bien plus simple à vivre.
Au passage je ne remercierais jamais assez Alexia Gaïa pour la première scène au cimetière. Elle est grandiose. Je pense que j’ai fait un million de têtes différentes en la lisant. Extrait pour que vous compreniez: 😀😂😁😎😍😋😈😒😓😂😫😡😥😂😭😱😲😉😇😄
Henri est une ombre et en même temps on sent qu’il y a sous la mélancolie une personne qui mérite le détour. Henri c’est un prince charmant qui s’ignore. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où je me suis dite : « je veux vivre ça ! » , « OMG cette scène…. ».
ENORME bon point pour Henri, le consentement est inné chez lui. Il ne lui vient pas à l’esprit qu’un refus soit un « oui » ou un « vas y essaies peut être que je vais changer d’avis ». Et ça c’est vraiment du bonheur. Quel bel exemple. Je veux que toutes les jeunes filles en âge de lire ce roman le fasse pour comprendre ce qu’est le VRAI respect de l’autre.
Henri a beaucoup d’humour, il a de la réparti et pour ça, je l’adore !
C’est aussi un gentil garçon. Il n’y a qu’à le voir avec son grand-père… D’ailleurs le grand-père et Lapin sont juste énormes ! Je les aime d’un amour sans borne !!!! Moi aussi je veux les adopter. Mais revenons à Henri. Il est présent pour les autres, attentif et aidant malgré ce qu’il a vécu. Cela aurait été plus simple de détester le monde. Son histoire est originale car on ne parle pas assez de ce type de situation pour les hommes. On en parle pour les femmes mais pas les hommes. Je trouve cela formidable que l’auteur en ait fait un roman. Encore une fois merci à elle.
J’ai énormément souffert avec Henri car on apprend l’intégralité de son histoire que tardivement dans le livre. On est donc déjà véritablement attaché à lui. J’ai pleuré, j’avais une boule dans le ventre, j’avais mal pour lui. Je tiens à souligner que pour moi Alexia Gaïa a fait preuve d’une superbe intelligence en ne dévoilant que dans les derniers chapitres l’histoire d’Henri. Ainsi elle nous a laissé le temps de tomber amoureuse et d’être à 100% en harmonie avec lui avant de nous révéler ses cicatrices. Cette technique ne peut qu’achever le lecteur….
Les personnages secondaires sont assez développés pour être identifiable et ont des vrais rôles dans l’histoire. Je suis tombée sous le charme de tous. Une vraie bienveillance se dégage d’eux. Une belle complicité.
Je vais m’arrêter là car sinon je pourrai encore vous en parler des heures et des heures de ce livre… Mais je tiens à ajouter que les thèmes abordés sont très nombreux et universels, ce qui fait de ce roman une invitation à la réflexion : influenceurs, réseaux sociaux, dépendance aux likes, déshumanisation des gens, mort, vieillesse, amour, emprise, amitié, cacher en achetant le silence, dépression, consentement, sexe, limites, … Tous sont traités avec justesse, sans complaisance mais avec bienveillance.
« Queen Bee » est une romance résolument contemporaine de par son traitement (vocabulaire, références, lieux, rythme narratif, …) et ses thèmes (influenceurs, ruralité, sexualité au sens large, …). Ce roman est à mettre entre toutes les mains. C’est du pur bonheur. Surtout ne passez pas à côté, parole de « pas influenceuse » 😉.