Le Royaume des Damnés de Kerri Maniscalco chez De Saxus


Deux soeurs. Un meurtre brutal. Une romance enivrante. Une quête de vengeance qui va déchaîner les Enfers...Emilia et sa soeur jumelle Vittoria sont des streghe, des sorcières qui vivent secrètement parmi les humains, évitant d'être remarquées et persécutées. Un soir, Vittoria manque le service du dîner dans le célèbre restaurant sicilien de sa famille. Peu après, Emilia découvre le corps de sa soeur bien-aimée, profané au-delà de toute croyance. Dévastée, elle entreprend de retrouver le meurtrier de Vittoria et de se venger à tout prix, même si cela implique l'usage de la terrifiante et interdite magie noire.

Elle rencontre alors Colère, l'un des princes de l'enfer, contre lequel elle a été mise en garde dans les contes de son enfance.
Colère prétend être du côté d'Emilia, chargé par son maître de résoudre la terrible série de meurtres de sorcières qui ont eu lieu sur l'île. Mais quand il s'agit des Damnés, les apparences sont souvent bien trompeuses...

 Auteur: Kerri Maniscalco

Editeur: De Saxus

Parution: 23/02/2023

 

 

 


 

    J'avais vu énormément de chroniques positives sur ce roman, mais tout autant de mitigées. J'ai donc voulu me faire mon propre avis sur "Le Royaume des Damnés" de Kerri Maniscalco. Et je peux bien vous l'avouer la couverture est tellement belle que je ne pouvais pas passer à côté. Je suis faible... 

 

 

    Commençons par les points qui m'ont "gênés". Tout d'abord la narration, elle est très régulièrement brouillonne. Les actions et lieux se superposent, on a du mal à se repérer, à avoir une chronologie des évènements. Certains personnages apparaissent sans véritable raison et viennent perturber la lecture. Cela m'a empêché à de nombreuses reprises de rentrer dans l'histoire, voir m'en a sorti.

    Maintenant, parlons un peu personnages. Je reviendrai sur Emilia plus en détail un peu plus loin car elle m'a déconcertée autant qu'attendrie. Ici, je vais parler de Colère. Petit point rapide sur la "polémique" autour de la traduction du nom du personnage. Personnellement, cela ne m'a pas gênée du tout. Colère n'était peut-être pas la traduction la plus adaptée mais cela ne m'a pas dérangé. Bref, passons au personnage en lui même, Colère est un prince des démons et vous savez quoi? Il n'a rien d'imposant et de charismatique. Il est même... trop gentil et aidant par moment. Et pas pour en arriver à ses fins. Non, non, juste parce qu'il est "bon". Rien de machiavelique en lui. Les quelques passage où il "s'énerve" restent très timide. J’attendais tellement plus d'un tel personnage. Ces "frères" sont bien plus intéressants que lui. C'est quand même dommage non?

    Le dernier point que j'aborderai dans cette première partie est le manque d'informations de manière générale: enjeux réels des cornes, de la porte, pourquoi la famille d'Emilia est si particulière, ... On a quelques bribes d'informations mais qui se perdent dans le récit. Rien n'est vraiment énoncé clairement et cela me frustre. 

 

 

     Pour faire la transition entre cette partie plus ou moins négative et les points positifs, Je vais vous parler d'Emilia qui est aussi bien un élément que j'ai aimé et que je n'ai pas aimé. Si dans un premier temps, elle m'a foncièrement agacée de part son ingénuité, son manque de prise d'initiative et son "trop de chance les choses me tombent dessus sans que je fasse rien, voir que je fasse n'importe quoi". Petit à petit j'ai commencer à apprécier la jeune femme volontaire et à la recherche de ses capacités. Certaines de ses maladresses deviennent touchantes quand on comprend qu'elle donne son maximum mais qu'elle n'a pas toutes les clés en main, quand on voit qu'elle est perdue, quand elle comprend qu'on lui a menti. Au fil des pages, on s'attache à Emilia, à son histoire. La voir, évoluer devient intéressant, prenant. Malgré tout j'aurai aimé suivre un personnage plus percutant.    

 

 

    Pour débuter cette seconde partie je vais tout d'abord parler de la plume de Kerri Maniscalco. Si parfois, elle est relativement maladroite, je dois dire que cela ne m'a pas réellement gênée car l'auteure arrive à faire des merveilles avec les dialogues. Drôles/pince sans rire et plein de pep's ils dynamisent le roman. Ceux plus profonds ou sombres sont maitrisés et permettent de donner une certaines solennité aux chapitres.

    Les aventures d'Emilia se déroulent en Italie et je dois dire que Kerri Maniscalco m'a fait voyager. Quel bonheur! On sent les odeurs, le soleil, le sable, les pavés,... On est dans le roman. Et bonus, les lieux servent totalement l'histoire et l'univers. Ils renforcent le côté mystique du "Royaume des Damnés". Je suis fan!

    La sorcellerie est au cœur de l'intrigue principale. On retrouve des pratiques ancestrales et sororales qui reviennent aux sources de la magie telle qu'on la retrouve dans les récits du Moyen-Âge. D'ailleurs on retrouve la même inquisition. Je suis vraiment accro à cette forme de magie, sa transmission entre femmes, son côté naturel, son coût et sa complexité. Kerri Maniscalco nous offre un très bel univers magique qui est pour moi le gros point fort du roman. Jen veux plus.

    Le monde des démons semble tout aussi intéressant et intense. J'espère que l'auteure va nourrir ma curiosité dans les tomes à venir. Les symboliques sont tellement bien amenées que je ne peux pas croire que Kerri Maniscalo n'a pas quelque chose d'énorme à nous offrir.

    Je terminerai ma chronique sur l'intrigue. Dès les premiers chapitre Kerri Maniscalco nous entraine dans le monde d'Emilia et de sa sœur. Elle pose le décors. Puis le drame. Et là les évènements s'enchaînent. Si certains rebondissement sont prévisibles, d'autres sont étonnants et certains sont "WTF". Je m'explique, les rebondissements "WTF" sont les rebondissements que l'on sent venir mais avec lesquels on se dit "non c'est trop gros" et au final quand ils arrivent vraiment on est étonné. Pas déçu ou autre, juste on se dit "ok l'auteur a osé". Ce sont des rebondissements logiques presque. Si l'enquête est laborieuse tout au long du récit, la fin est captivante et ouvre à de nombreuses possibilités.

 

    "J'avais envie de plus". Voici exactement la phrase qui résume ma lecture.  Je lirai bien évidement la suite car la fin est prometteuse. On sent dans les derniers chapitres que l'auteure fait basculer son écriture, son récit et ses personnages dans quelque chose de plus imposant, de plus grand. Je n'attends que ça.