FAN : #X696 de LANABELLIA et JENA ROSE

La relation fusionnelle et virtuelle de Sixteen avec X vient d’entrer en collision avec la réalité.
Les règles ont changé.

Mais pourquoi maintenant ?

Où est-il ? Qui est-il réellement ?

Toutes ces interrogations sèment le chaos dans la tête de Sixteen alors qu’en parallèle sa relation avec Poyz évolue au-delà de ses espérances. Même si elle se refuse encore à voir que les travers du guitariste phare des RC viennent peu à peu obscurcir le tableau.

Et tandis que les REPTILES CONSPIRATORS ne cessent de prendre en ampleur, elle se retrouve embarquée, pour le meilleur et pour le pire, dans la frénésie grandissante qui les entoure.

Jusqu’à quand tiendra-t-elle le coup ? Jusqu’où pourra-t-elle repousser ses limites ?

 Auteures: Lanabellia et Jena Rose

Parution: 26 mars 2024

 

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Le second opus m'avait littéralement lessivé émotionnellement et comme souvent lorsque vous vivez aussi intensément un tome vous avez peur que le suivant soit "moins bon", vous fasses "moins vibrer". Je l'ai d'ailleurs régulièrement vécu. Et bien, "Fan #X696" ne fait pas parti de ces romans "moins". Je vous explique tout de suite pourquoi.  

Note: Cette chronique contient des SPOILERS pour les lire surlignez le texte.

 La première moitié du roman suit la fin de la tournée des Reptiles et leur retour aux sources pour s’apaiser. J'ai littéralement adoré la fin de la tournée et le coup magistral du groupe (fin du tome 2). Sincèrement je ne m'attendais pas à cela. L'idée du morceau humaniste est énorme et me rappelle à quel point à l'heure actuelle il est difficile d'avoir cette liberté d'expression même en art. Les Reptiles tapent juste, ils ont totalement compris le système et le détournent. J'étais en mode fan girl ultime quand j'ai compris ce qu'il se passait. C'est ainsi que je vois le rôle des artistes. Et cela explique aussi pourquoi vous me voyez régulièrement sur les réseaux avec mon t-shirt Napalm Death. 

           Dans cette première partie, Vic est de plus en plus sombre et toxique, et ce malgré certains passages tout bonnement sublimes ou l'Amour déborde. On sent qu'il souhaite éloigner Sixteen, la protéger. C'est douloureux de le voir agir ainsi car la souffrance transpire de lui. On est pas ici avec un personnage masculin toxique qui fait n'importe quoi sous le couvert du "je veux te protéger de moi" alors que tout ce qu'il laisse à voir est un certain égoïsme, une porte de sortie facile. Vic a mal, faire souffrir Sixteen lui est insupportable. Il est insupportable pour lui même. A ce moment de la narration ont comprend pourquoi il est mal, mais lorsque LA révélation est faite alors là, tout devient limpide et qu'est ce que j'ai souffert avec lui. L'évolution du couple est sublime et même si parfois j'avais juste envie de dire (hurler) à Sixt de partir sans se retourner, je comprenais son choix de rester envers et contre tout. L'Amour ça ne s'explique pas. Je tiens à préciser qu'à aucun moment les auteures ne romantisent certains actes ou propos de Vic et elles nous offrent les réflexions lucides de Sixteen. Oui, c'est fou de rester avec un mec comme ça. Oui, il est un poison. Mais Vic est bien loin du pervers narcissique, il souffre autant qu'il fait souffrir, il rejette Sixteen pour la protéger et non pas l'attirer encore plus dans ses filets. Vic est magnétique. Lorsque Sixteen le regarde jouer je suis totalement en symbiose avec elle. Je comprends ce qu'elle ressent. Tous les lecteurs le sentiront. Leur relation m'a tout particulièrement parlée parce que lorsque je vois mon conjoint (futur mari) prendre sa basse ou sa guitare, sur scène ou dans son bureau / studio, j'ai le cœur qui bat plus fort et des étoiles dans les yeux. Ses notes, compositions coulent en moi et me font vivre des émotions qui sortent de mes tripes. Lorsque je vais mal, c'est sa musique que j'écoute. Mon conjoint n'est pas, bien entendu, Vic au niveau caractère, mais j'imagine aisément ce qui anime Sixteen. 

       Avant la grande révélation, le groupe passe quelques jours chez leur famille d'accueil. C'est l’occasion pour les lecteurs de découvrir les garçons sous un autre jour. J'ai adoré ce moment suspendu dans le temps et en apprendre plus sur Juno. Le batteur avait déjà capturé une partie de mon cœur, là, il l'a totalement fait fondre. Ces chapitres nous permettent de comprendre ce qui soude le groupe et à quel point ils sont liés les uns aux autres. Ils se connaissent par cœur (enfin presque). La bienveillance qui émane d'Adam et de sa compagne fait du bien. On a envie d'aller passer quelques jours chez eux histoire de reprendre foi en l'humanité.

       Puis arrive LA révélation... X est ... J'avais passé en revue un millier de fois toutes les possibilités et clairement les auteures m'ont menée en bateau jusque la révélation. Plusieurs fois je me suis dite "si c'est lui, ce n'est pas possible autrement" et paf un évènement me faisait penser que je prenais le mauvais chemin. Les paragraphes où on comprend tout, en même temps que Sixteen, sont poignants. J'ai retenu ma respiration de la première ligne à la dernière. L'annonce est faite avec fracas, on a la respiration saccadé, on sombre. Et à partir de ce moment là, mon cœur a été enchainé à Poyz (Vic + Saul). J'ai eu tout de suite envie de relire les 3 tomes pour savoir qui à quel moment. Pour mon plus grand bonheur, les auteures ont repris certains passages clés, me permettant ainsi d'avancer sereinement dans le reste du roman (Mais clairement je les relirais pour tout revoir sous un autre angle). Tout me semblait logique d'un coup, les deux caractères se dessinaient devant mes yeux avec évidence. Leur réunion sur scène était logique. Toutes leurs sensibilités et âmes se retrouvaient dans la musique. Si dans un premier temps (vraiment pas longtemps) le TDI m'a fait un peu bizarre en mode "ouais c'est un peu facile comme galipette" au final et grâce à l'ingéniosité et la pertinence des auteures je me suis dite qu'il ne pouvait pas avoir de meilleure explication. Tout prenait sens. J'ai lu la seconde moitié du roman en apnée. Poyz est intense, sa douleur est telle qu'elle vous éclabousse. J'ai eu le cœur serré encore et encore. Les scènes avant le dernier concert ont été douloureuses. Le dernier concert m'a totalement achevé. Enfin je le croyais... Jusqu'à ce que je lise les derniers paragraphes du chapitre. Oui, là j'étais vraiment au sol.  La suite avec la cure m'a aussi beaucoup touché. Je tiens à mettre en avant, à ce moment de la chronique, le fait que l'on sent que les auteures ont fait énormément de recherches sur les différents sujets qu'elles abordent. Elles parlent avec justesse et bienveillance des parts d'ombres des Hommes. Je prendrais comme exemple les addictions mais mes propos s'appliquent à toutes les thématiques. On voit Vic et Davy en proie à des consommations abusives. Lanabellia et Jena Rose exposent des faits. Elles ne présentent pas les choses comme un truc "festif" qui permet de se marrer et en même temps on n'est pas dans la condamnation. J'entends par là qu'à aucun moment elles ne sont moralisatrices. Elles montrent toutes les faces d'une même pièce. Elles affichent les conséquences sans jugement. Je trouve cela vraiment adapté car pour moi le moralisme est contre productif. Lorsqu'elle abordent la santé mentale, c'est en toute bienveillance. Elles dédiabolisent la psychiatrie, à notre époque malheureusement cela est encore essentiel... Je les en remercie énormément.

       L'histoire de Saul (X696) et donc de Vic m'a retournée. Je ne m'attendais pas du tout à cela. Quand j'ai compris le pourquoi du comment je me doutais que le parcours de Saul était dur, mais lorsque j'ai découvert son histoire alors les larmes ont coulé. Des larmes de colère mais aussi de tristesse. Je sais que ce sont des choses qui arrivent, avec mon métier j'en vois des peu reluisantes en rapport avec l'enfance. Et c'est peut être pour ça que cela a été tellement difficile à lire. L'impuissance que l'on ressent quand les mots défilent. Le passage dans l'eau m'a littéralement sidérée. J'ai du arrêter ma lecture à ce moment là, ce jour là pour la reprendre plus tard. Ce questionnement "rester ou non"...écho. Je pense que c'est l'une des rares fois où j'ai pu lire dans un roman cette détresse contée avec autant de justesse dans le choix des mots.

     Parlons un peu de Sixteen. Dans ce tome elle est encore plus forte que dans le précédent. Et pourtant elle m'avait déjà bien bluffée. Elle affronte ses insécurités avec détermination. Enfin, en étant bien aidé par le type le plus fêlé de la terre mais elle s'en sort comme une reine. L'absence de X et sa relation avec Vic la tourmente. Vic lui demande de faire des choix... On la sent mal... En détresse... L'Amour est douloureux... Mais malgré tout elle s'impose. Devient visible. Devient Sixteen. Une fois la révélation faite, la jeune femme se retrouve face à un choix qui m'aurait moi aussi terriblement angoissée. Elle sait qu'après son séjour à l'hopital Poyz ne sera certainement plus 2. Soit Vic, soit X sera parti. Comme elle si j'aurais choisi Vic dans un premier temps, X m'a rapidement manqué. Au final, la décision des auteures me convient parfaitement. C'est Poyz que j'aime. En tout cas les semaines (pages) d'attente, de doute, quant à la sortie de Poyz sont un calvaire. Sixt se détruit et sombre. Alors qu'elle était si forte, elle s'effondre. Notre héroïne devient ce qu'elle n'aime pas... Alors le parallèle va peut-être faire bondir les non fans de la saga "Twilight" mais je dois dire que ce passage me fait penser à Bella dans "Tentation". Et ce n'est pas du tout péjoratif car j'ai adoré l'attente.

      Les personnages "secondaires", qui au final tiennent une très grande place dans les romans m'ont TOUS énormément touchée. La famille de Sixteen et principalement sa mère totalement décomplexée. J'ai énormément de respect pour son oncle qui a su avancer et se remettre en question pour le bien de ceux qu'il aime. Sixteen peut aussi enfin aller de l'avant et se libérer. Ce tome est une parfaite conclusion à l'histoire familiale de la jeune femme. Je ne reviendrai pas sur Adam dont j'ai parlé plus haut. Pour finir ce paragraphe je vais vous hurler mon Amour pour les Reptiles, TOUS les Reptiles. Et étonnement même si j'adore Tanner, Slug et Juno, mon cœur s'est synchronisé sur celui de Davy. Cet homme m'a littéralement tuée! J'avais de folles envies de meurtres sur lui et en même temps ... Oui encore un en même temps... Je me sentais proche de lui. Alors non je ne suis pas une perverse!!!! Mais ce flux incessant dans la tête qui vous fait perdre pied, l'autodestruction hardcore, les addictions, etc, écho. Davy est rongé par qui il est et essaie de "rire"/ "jouer" comme il le peut avec la vie. La loyauté de ce dernier envers Vic m'a achevé. Il a, à ce moment là, prit la seconde place du classement des Reptiles dans mon cœur.

      

        J'ai l'impression d'avoir fait le tour des choses dont je voulais parler et en même temps de ne pas avoir tout dit. Mais il faut conclure... Je sais que ce dernier tome va rester à jamais gravé dans mon cœur et dans mon âme. Il m'a parlé comme peu de romans l'on fait. Il a fait vibrer chaque centimètre de ma peau et de mon cerveau. Il y a des romans qui déchirent votre cœur de part leur intensité, ils en gardent un petit bout avec eux, tout comme vous vous gardez un petit bout d'eux en vous. Et bien "Fan #X696" fait partie de ces romans. Au delà de l'histoire, des thématiques et des personnages, la plume de Jena Rose et de Lanabellia m'a permit de m'immerger totalement dans leur univers, de vivre intensément chaque seconde de lecture. C'est le truc en plus qui fait passer ce roman de "coup de cœur" à "graver en moi".  Reptiles Forever. Poyz à jamais.


Playlist d'écriture de cette chronique

- Breakin' down - Skid Row

- I remember you - Skid Row

- Quisand Jesus - Skid Row

- November Rain (x3) - Gun's and Roses

- Estranged - Gun's and Roses

- The flute and the blade - Veil of Mist

- Scarlet path to virtue - Veil of Mist

- Letter from heaven street - Veil of Mist

- Souless - Veil of Mist

- Hole in my soul - Aerosmith

- Untouchable part 2 - Anathema

- Look what you hav' done - The jet

- Sleepwalkers - Draconian

- The Silent Man - Dream Theater

- Time out of Place - Dark Tranquility

- Last alone - Daylight Dies

- A mark on my soul - Imminence