Dix ans. C’est le temps durant lequel Sohen est resté sans nouvelles d’Adaline. Sa confidente, sa meilleure amie, la jeune fille dont il était tombé éperdument amoureux, enfant… est également celle qui l’a trahi. Lorsque Adaline a quitté la ville du jour au lendemain, sans un mot pour lui, Sohen a perdu le seul repère qu’il s’était bâti. Cette blessure profonde l’a changé. Pire, elle a laissé en lui de nombreuses cicatrices encore à vif, aujourd’hui. Alors, quand Adaline réapparaît dans les couloirs de l’université, dix années plus trop tard, c’est un sentiment de colère qui l’envahit. Il n’est pas question pour lui de pardonner son absence ni de chercher à comprendre ce qui l’a poussée à fuir. Et ce même si Adaline semble prête à tout pour regagner sa confiance…
Auteur: Eugénie Dielens
Editeur: &h
Parution: 03 avril 2024
Eugénie Dielens est une auteure que j'apprécie de part ses romans mais aussi ses postes sur les réseaux sociaux. Il y a une vraie douceur et bienveillance dans ses discours et ses mots. Je ne voulais donc pas passer à côté de ce roman qu'elle qualifie elle même de particulier pour elle.
Adaline et Sohen sont tous les deux des accidentés de la vie. Si Adaline doit supporter au quotidien les conséquences des actes de ses parents, Sohen doit faire fasse à son passé et à la méchanceté juvénile. Voila 10 ans que les meilleurs amis ne se sont pas vu, 10 ans c'est la moitié de leur vie, c'est énorme surtout à une période où l'on se construit. En revenant dans la ville de son enfant, Adaline compte bien renouer avec Sohen et retisser un lien aussi fort que celui de leur enfance. Mais voila, Sohen a changé, il n'est plus le petit garçon plein de vie et heureux qu'elle a pu connaitre. Il est un jeune homme torturé, renfermé sur lui même qui supporte difficilement la présence d'autrui. Toutefois, Sohen n'a pas oublié Adaline. Le piano de cette dernière trône dans la chambre de son ex meilleur ami. Peut-être est ce le signe que Sohen n'a pas entièrement coupé le lien avec Clochette.
Malgré des sujets lourds et sombres, Eugénie Diedens offre aux lecteurs un roman doux et bienveillant. Les passages les plus "durs" sont traités avec un certain recul ce qui permet, à mes yeux, au lecteur de ne pas être heurté de plein fouet par le fond douloureux ou abject des actes. Ici, l'auteure n'est pas dans le choquant mais ce n'est pas pour autant que les messages ne passent pas. Une plume douce peut faire les dégâts d'un parpaing.
Adaline m'a, dans un premier temps, relativement agacée. Elle est en mode "forceuse" et je n'apprécie pas cela. Toutefois, quand on la sent prendre plus le temps, alors là, on découvre une jeune femme attachante. Quand elle arrête d'y aller au bulldozer, alors là, on a envie de l'encourager dans ses démarches. Pour ce qui est de son histoire personnelle, je dois avouer que je ne m'attendais pas vraiment à ces conclusions. SPOILER surligner pour lire: L'auteure termine sur une unhappy end pour ce qui est du plan familiale pour Adaline. Ses parents sont bien juste des personnes égoïstes qui ont juste abandonné leur fille pour vivre leur "rêve". Sa marraine est juste une femme avide d'argent qui n'a gardé Adaline que pour s'enrichir. Heureusement la découverte de son père et sa relation avec Sohen allège cette conclusion.
Eugénie Diedens mets en avant la famille de coeur, celle que l'on choisi. Je trouve que le message est très beau à une époque où "faire famille" est un questionnement de plus en plus présent.
Sohen est un écorché et ce dans tous les sens du terme. Je dois avouer que j'ai eu du mal à me mettre à sa place car l'auteure ne nous donne pas assez de "détails" à mon goût. Elle reste en surface et si on perçoit l'horreur de son histoire, on ne se l'approprie pas, ne la vie pas.
Les personnages secondaires sont très intéressants. J'aurais d'ailleurs aimé en savoir un peu plus sur eux. Connaitre leur lien, leur caractère, leur implications. Surtout que certains sont réellement important.
La plume est fluide et vraiment très agréable. Les pages défilent, on ne se voit pas avancer tellement la lecture est plaisante.
Pour conclure je dirais que cette lecture est en demi-teinte. J'ai vraiment aimé l'histoire dans sa globalité, les personnages principaux et la plume. Toutefois, à mes yeux le roman manque de profondeur, d'aboutissement. J'en voulais plus. J'ai l'impression que tout est fait avec timidité alors que l'on aimerait entendre les mots hurler.
Petit bonus, j'ai adoré les références à Peter Pan qui sont disséminées tout au long du roman.
Note: Pour moi le roman peut se lire dès 14 ans si le lecteur est au clair avec les TW. Le smut est mignon et soft et les sujets abordés conviennent à ce lectorat.